Enregistré en 2007 dans un étrange lieu, le Kabelwerk Oberspree (Power and Cable Factory), Simon Rattle dirige Le prélude de Parsifal de Wagner et le concerto pour violon et violoncelle opus 102, et la symphonie 4 de Brahms. C’est là que l’on constate le chemin parcouru par Karajan durant de longues années et la régression significative de cette même philharmonie de Berlin sous la direction de Simon Rattle. Les moments qui manquent de grandeur sont bien sûr les deux œuvres de Brahms. L’écoute comparative avec les enregistrements de Karajan serait assez cruelle. Même si nous assistons à un bon concert (certes dans un lieu incongru tellement il est devenu à la mode de tout faire dans des lieux incongrus pour faire ouvert), on mesure la perte d’élégance sonore de l’orchestre, la griffe de Simon Rattle étant assez classique et sans réelle ampleur pour donner du souffle à l’univers Brahmsien. C’est d’autant plus dommageable que le chef d’orchestre a réussi quelques bons enregistrements par le passé mais de plus en plus, le système médiatique aidant, l’on ratisse dans la facilité, même, et trois fois hélas, dans un domaine que l’on aurait pu croire privilégié, la musique classique. Il n’en est rien., Or, à l’écoute de ce concert et de certains autres enregistrés en public (voir le numéro opus HD n°70 avec Mariss Janssons et la philharmonie de Berlin en plein air), il semble que le mal ronge lentement mais surement la qualité de tels prestigieux orchestres.

Yannick Rolandeau