Voilà encore un double DVD d'une durée fleuve pour un opéra-fleuve de Claude Vivier, compositeur canadien assassiné à Paris en 1983. De parents inconnus, adopté, élève de Stockhausen, il fut apprécié paraît-il par le grand Ligeti, ce qui anime notre intérêt. Sauf que... Qu'est-ce que Ligeti a vu d'intéressant dans cet opéra par exemple ? S'est-il trompé ? Ou ne sommes-nous pas dans le coup ? Rêves d'un Marco Polo est composé de deux parties et la première s'intitule Kopernicus. Il est vrai que les chanteurs reprennent ce qu'avait fait Ligeti dans Aventures et Nouvelles aventures. en utilisant un langage incompréhensible (à part ici quelques passages en français). Chez Ligeti, les phonèmes prononcés reproduisaient génialement les émotions basiques de l'être humain (colère, joie etc.). Ici, je ne saurai dire. Le livret précise que Kopernicus est un “conte mystique” dont le personnage central Agni rencontre des personnalités historiques comme Lewis Carroll, Merlin, une sorcière, la Reine de la nuit, Copernic etc. Heureusement qu'on nous le dit, je ne l'aurai pas deviné. De même, je ne saurai vous dire non plus ce qu’il se passe réellement sinon que tous ces personnages s'agitent et parlent un langage incompréhensible ! C'est tout de même problématique et ce n'est pas passionnant à voir ou à entendre (la musique est étrangement peu présente ou n'est pas émouvante ou prenante !) ou alors cet opéra n'arrive décidement pas à m'atteindre. On a la furieuse impression d'écouter un truc avant-gardiste de plus. Ecouteriez-vous une telle musique chez vous avec un sentiment de beauté ? J'en doute. La seconde partie s'intitule Marco Polo. La notice nous dit que c'est une “métaphore de l'intrépidité, de la chute des barrières de toutes sortes, unissant délibérement l'Orient et l'Occident, la vie et la mort.” Que rajoutez de plus ? En complément, ce double DVD comporte un reportage sur le compositeur Claude Vivier sans rien nous apprendre réellement sur sa musique. En passant, quelqu’un aurait-il le numéro de téléphone de Ligeti ? Car si vous comprenez quelque chose, vous êtes prié de me le dire afin que je ne meure pas tout à fait idiot.
Yannick Rolandeau |