J’ai bien cherché dans le livret du Blu Ray mais il n’y a rien concernant la mise en scène de Lluis Pasqual et les décors d’Ezio Frigerio. Je me suis demandé pourquoi on avait placé cette histoire de Don Giovanni au XXeme siècle, dans les années trente avec pour tout décor une fête foraine et une usine désaffectée : au début par exemple, de temps en temps, les personnages s’assoient dans des auto-tamponneuses ! Là, j’aimerais bien que l’on m’explique pourquoi même si, en soi, ces décors ne sont franchement pas vilains… contrairement à d’habitude. Simplement, ils sont inutiles par rapport à l’histoire ou en tout cas ils n’apportent rien et distraient le public du sujet. On a même l’impression que l’on fait tout pour distraire le public par de tels décors au lieu de le concentrer sur l’essentiel, c’est-à-dire le sujet de l’opéra, de peur, qu’à tout hasard, il puisse s’ennuyer même s’il n’y a pas un ou deux hochets divertissants… À part cela, ce Don Giovanni se laisse regarder sans déplaisir mais sans grand plaisir non plus. Carlos Alvarez en Don Giovanni, Alfred Reiter en commandeur, Maria Bayo en Donna Anna, José Bros en Don Ottavio, Lorenzo Regazzo en Leporello pour les rôles principaux s’en sortent plus ou moins bien. Victor Pablo Perez défend honorablement la partition. Un étrange Blu Ray donc, parfois plaisant et souvent irritant que l’on voit aussi avec un certain plaisir mais que l’on oublie quasiment aussitôt. Symptomatique de notre époque ?

Yannick Rolandeau

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