“Les écrits de Schoenberg laissent entendre nettement que la rupture de la barrière tonale fut entreprise non pas dans l’euphorie de la découverte que dans le regret de l’abandon de notions dépassées, nous dit Paul Griffiths dans “Brève histoire de la musique moderne” (Fayard) ». Tout en ajoutant que « Schoenberg n’était pas un expérimentateur d’avant-garde. Il voyait son incursion dans l’atonalité comme la conséquence inévitable de ce qui s’était déjà passé et il se sentait obligé d’aller de l’avant, fût-ce contre sa volonté consciente ». Le présent enregistrement nous donne à entendre les cinq pièces pour orchestre Op.16, six lieder Op.8, Notturno pour harpe, violon et orchestre à cordes datant de 1896 ainsi que le Prélude et Fugue BWV 552 de Jean-Sébastien Bach dans l’arrangement pour grand orchestre que Schoenberg fit en 1929. Saluons la prestation exemplaire du Beethoven Orchester Bonn que dirige Stefan Blunier et bien évidemment la voix chaleureuse de la soprano Manuela Uhl. Un SACD de grande tenue dans une prise de son d’une belle présence.

Jean-Jacques Millo

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