Opus Haute Définition e-magazine

G. Rossini

L’Equivoco Stravagante

Marina Prudensaka, Bruno de Simone, Marco Vivo, Dmitry Korchak . Prague Chamber choir, Orchestra Haydn di Bolzano e Trento. Umberto Benedetti Michelangeli (dir)

VAI 33610, Codaex Distribution

DVD stéréo

Un amoureux sans argent, Ermano, parvient à évincer son rival, le riche et fat Buralicchio, en le persuadant que la jeune femme qu'ils aiment, la belle Ernestina, n'est en fait qu'un eunuque travesti. On craint le pire en regardant la pochette du DVD. Et cela se confirme en regardant le début et la suite de l’opéra mis en scène par Emilio Sagi. Le cas typique de mise en scène « décalée » pour faire moderne ou original. Au tout début, Ermanno (Dmitry Korchak) tague un cœur sur un mur… Le ton du mauvais goût est donné et ne fera que s’accentuer au fur et à mesure de l’opéra. Bien sûr, pour contrarier toute critique, on dira qu’il s’agit d’humour, de second degré mais un second degré bien en évidence dans notre monde d’exhibition, hypervisible et hyperprévisible. Crée au Teatro del Corso, à Bologne, 26 octobre 1811 d’après un livret de Gaetano Gasbarri, L’Equivoco Stravagante est un opéra enlevé de Rossini (troisième opéra) typique de son style d’après un livret de Gaetano Rossi. Hélas ici alourdi par une réalisation kitsch. Le seul point fort est les interprètes qui sont, à l’inverse de la mise en scène et des décors, fort justes. Il faut dire qu’ils ont beaucoup de mérite devant cette hystérisation généralisée de la scène lyrique où les hommes copient les femmes dans leur accoutrement et où les femmes sont caricaturées dans des postures mythiques. Mise en scène cérébrale, universitaire où les critiques ont pris le pas sur la simplicité des artistes comme l’avait remarqué fort justement le grand poète mexicain Octavio Paz. Bref un opéra plus à écouter qu’à regarder ou voir.

Yannick Rolandeau

Disponible surCodaex
Visuel