Opus Haute Définition e-magazine

Twin Spirits

Sting. Derek Jacobi, Simon Keenlyside, Sergej Krylov, Iain Burnside. John Caird (dir)

Opus Arte OA BD7043D, Codaex Distribution

Blu-ray disc. Dolby TrueHD. DTS

Mis en scène par John Caird et réalisé par Peter Memford, ce DVD raconte l’histoire d’amour entre le compositeur Robert Schumann et Clara Wieck. Certes, leur amour est fort romanesque ; que l’on en juge : de 1835 date l’amour du compositeur pour Clara Wieck, la petite fille devenue une belle jeune femme reconnue. Lorsque Clara revient de Paris en 1835, après une tournée triomphale, leurs sentiments s'affichent au grand jour. Les mois suivants voient s'épanouir leur idylle. Schumann compose le célèbre Carnaval, où il met en scène de nombreux personnages, dont celle qui deviendra sa femme et qu'il appelle Chiarina. En 1836, Wieck prend conscience que son enfant va devenir une femme et peut-être abandonner sa carrière. De bienveillant et aimable, il devient possessif, féroce, et s'oppose au mariage projeté, envoyant Clara à Dresde et interdisant toute communication entre les fiancés. Pour Schumann, la période qui s'ouvre voit le désespoir succéder à l'espoir, l'euphorie à un accablement morbide mais aussi l'époque de grandes œuvres pour piano. Trois ans durant, Wieck souffle le chaud et le froid, calomnie Robert et fait un chantage affectif permanent à sa fille sans pour autant distendre leurs liens. Trois années de correspondance, et de projets de mariage. Pour satisfaire aux exigences de Wieck, Robert s'exile à Vienne et en revient désillusionné. En juillet 1839, les futurs époux adressent une requête au tribunal qui autorise le mariage qui sera célébré le 12 septembre 1840. Etc. Certes, le fait que le rôle de Schumann soit « interprété » par Sting est déjà d’un haut ridicule. Mais c’est surtout le dispositif très « bourgeois » qui est d’un haut comique. Que l’on en juge encore : narrateur, acteurs et actrices, poudrés et maquillés, sont assis sur une chaise, récitant leur texte (extraits de lettres surtout) quand la narration est interrompue par quelques morceaux de musique, histoire de faire une pause et d’illustrer la chose par de la musique. On ne peut rêver plus ennuyeuse disposition pour faire flamber une si grande passion. Sans compter les éclairages très « cleans ». Fallait-il adopter une mise en scène si conventionnelle pour retracer pareille histoire ? Bref, à déconseiller grandement !

Yannick Rolandeau

Disponible surCodaex
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