La première version de la Symphonie N°8 d’Anton Bruckner, datant de 1887, que l’on retrouve sur cet enregistrement n’est que la première étape d’un parcours sinueux. Car, comme le souligne François-René Tranchefort : « L’œuvre est le fruit de trois années de travail intense : une première esquisse fut entreprise en 1884 et menée à bien en août 1885 ; la partition elle-même fut terminée à Saint-Florian, pendant l’été de 1887. Le projet fut alors de donner l’œuvre en public vers la fin de l’année : hélas, le chef d’orchestre Hermann Levi – qui avait cependant conduit la Septième symphonie au triomphe – n’apprécia pas l’œuvre nouvelle, tergiversa, et découragea le compositeur jusqu’à « l’obsession du suicide ». Alors Bruckner, saisi d’une nouvelle fièvre de remaniements remit en chantier non seulement la Huitième symphonie, mais la Troisième, enfin la Première ; il ne pourra, de ce fait, achever la Neuvième… Il existe donc deux versions de la Symphonie N°8 ». A la tête de l’Orchestre Philharmonique de Hambourg, Simone Young poursuit son exploration de l’univers Brucknérien avec beaucoup de rigueur et d’attention et cette nouvelle version de la Huitième demeure inspirée de bout en bout.
Jean-Jacques Millo Disponible sur | |
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