Le Crépuscule des dieux est le dernier des quatre drames musicaux qui constituent Der Ring des Nibelungen (L'Anneau du Nibelung) de Richard Wagner. La première fut donnée à Bayreuth le 17 août 1876 et se compose d’un prologue et de trois actes. Rappelons que ce prologue voit les trois Nornes, filles d'Erda, qui se rassemblent près du rocher de la Walkyrie Brünnhilde, tressant la corde du destin. Elles chantent le passé, le présent et l’avenir où Wotan incendiera le Walhalla pour signaler la fin aux dieux. Sans préavis leur corde se rompt. Se lamentant sur la perte de leur savoir, les nornes disparaissent. Au lever du jour, Siegfried et Brünnhilde apparaissent depuis leur grotte. Elle l'envoie vers de nouvelles aventures, lui rappelant de garder leur amour à l’esprit. Comme un gage de fidélité, Siegfried lui donne l’Anneau qu’il prit du trésor de Fafner. Portant le bouclier de Brünnhilde et montant son destrier Grane, Siegfried s’éloigne… Arthaus Musik est donc parti dans une étrange édition du ring. Après plusieurs DVD qui tentaient de nous faire apprécier cette représentation post-moderne fort criarde, la suite ne fait que confirmer (avec une très légère amélioration ici pour être exact) l’inanité d’un tel concept. Car il s’agit d’un concept comme on dit de nos jours. C’est-à-dire un calibrage formaté d’une idée où celle-ci est expurgée de tous éléments interrogeant ses tenants et aboutissants, le tout étant recouvert par le banal et le trivial d’une mise en scène qui passera pour « moderne » et « originale ». Le concept quoi ! Ce Crépuscule des dieux n’échappe pas aux précédentes représentations même si ici le metteur en scène en fait nettement moins que dans les précédents volumes. Cependant, la direction orchestrale de Carl Saint Clair est toujours aussi creuse et sans relief.

Yannick Rolandeau

Disponible sur