Opus Haute Définition e-magazine

J. Massenet

Thaïs

Barbara Frittoli, Lado Ateneli. Orchestra and Chorus of the Teatro Regio Torino. Gianandrea Noseda (dir)

Arthaus Musik 101386, Intégral Distribution

Blu-ray disc. Dolby TrueHD. DTS

Enregistré en 2008 au théâtre Regio Torino, cette représentation bénéficie du format Blu-Ray et donc posséde un excellent confort visuel. Comme on le sait, l'action se déroule à Alexandrie au IVe siècle. Un moine cénobite, Athanaël, cherche à convertir au christianisme Thaïs, courtisane célèbre dévouée à la déesse Vénus. Il réussit à la convertir, et Thaïs s'enferme dans un couvent jusqu'à sa mort prochaine. Athanaël découvre trop tard que son obsession pour Thaïs était teintée d'amour charnel, et alors que Thaïs meurt dans la joie de la rédemption, Athanaël renie sa foi et désespère. L'œuvre fut écrite pour la célèbre soprano américaine Sibyl Sanderson, muse de Massenet à l'époque. Typique de son temps, l'œuvre, qui baigne dans un climat de volupté et de religiosité sulpicienne, n'en recèle pas moins une force certaine. Thaïs contient une très célèbre « méditation religieuse » confiée au violon solo, aujourd'hui connue sous le nom de « méditation de Thaïs » , et souvent jouée en concert. Cette représentation,en revanche, n’échappe pas à la mode actuelle de tout moderniser au point d’épurer l’œuvre originale de toutes les aspérités. Si l’on est assez réservé sur les chanteurs qui ne parviennent pas à insuffler à ce drame romantique tout le lyrisme nécessaire, l’on est quelque peu glacé par les décors et la lumière qui nous sortent définitivement de toute l’action. La mise en scène tente de compenser cette ébauche d’effets (grandiloquence des décors, mouvements des caméras au-dessus de la scène, plateau s'élevant pour découvrir le monde souterrain). Lado Ataneli campe un Athanaël autoritaire à la diction fluctuante. Alessandro Liberatore (Niclas) est souvent inintelligible. Barbara Frittoli s’emmêle dans un phrasé approximatif. Si le chef d’orchestre Gianandrea Noseda ne s’en sort pas trop mal, la représentation est cependant très surchargée et peine à décoller.

Yannick Rolandeau

Disponible surIntegralmusic.fr
Visuel