Enregistré en juillet 2008, cet opéra en deux actes d’après un livret de Wayne Koestenbaum est une première mondiale. Distingué par un quatuor à cordes humoristique, Elvis Everywhere (1993) et deux partitions d'orchestre, Metropolis Symphony (1988/93) et Bizarro (1993), Michael Daugherty (né en 1954) appartient à cette génération d'américains qui traitent l'orchestre comme un groupe de rock. Les percussions sont elles fort sollicitées comme dans la Metropolis Symphony inspirée du cinquantième anniversaire de l’apparition de Superman en bande dessinée ! Avec la course folle de Bizzaro, le compositeur se révèle proche de Bernstein composant ses Prélude, Fugue And Riffs pour l'orchestre de jazz de Benny Goodman. Son opéra Jackie O, conçu à la manière d'une bande dessinée sur trois icônes de l'Amérique d'aujourd'hui, Jackie Kennedy, Maria Callas et Andy Warhol, et leurs « amis », Aristote Onassis, Elizabeth Taylor et Grace Kelly, tente de renouer avec l’esprit de la comédie musicale à l’américaine. Tout cela n’est guère passionnant dans cette optique postmoderne de tout noyer dans un relativisme et dans un multiculturalisme généralisés. Il y a un côté patchwork assez irritant lorgnant de différents côtés sans réussir à imposer un véritable style (comment le pourrait-il avec une telle optique ?). Au niveau de la musique, c’est assez pauvre et creux. On s’ennuie ferme et on a l’impression parfois d’entendre du rock, du Bernstein, du jazz sans que rien de tout cela ne fusionne. On a en fait une sorte d’opéra Pop Art ! Et comme tout cela semble poussiéreux à l’arrivée quand on sait que cet opéra date de 1997 !
Yannick Rolandeau Disponible sur | |
|