Nous sommes en 1721 et Jean-Sébastien Bach vient d’offrir ses six concertos avec plusieurs instruments à l’oncle du roi de Prusse, Ludwig de Brandebourg. Ces œuvres sont, je cite : « d’une atmosphère en général détendue, avenante, témoignage s’il en est de cet art cachant l’art qui reste la marque des plus grands, et symbole de cette santé, de cette joie drue et alerte baignant dans leur ensemble les Concertos Brandebourgeois, ouvrages mis au point par Bach à l’un des moments les plus réconfortants de sa vie, et qui tous, c’est significatif, adoptent le mode majeur ». Paru, jadis, en CD et DVD audio, cette interprétation, datant de 2000, nous revient aujourd’hui en Super Audio CD dans un son manquant cruellement de rondeur et de chaleur. L’orchestre de chambre de Stuttgart nous délivre une version alerte, dans des tempos rapides au cœur desquels, les respirations peinent à s’épanouir. Avec des solistes parfois pris en défaut, la justesse de l’ensemble n’est pas irréprochable. Néanmoins, la vision de ce discours musical n’est pas négligeable pour ceux qui connaissent déjà bien ces partitions, car en aucune manière elle ne peut servir de base pour le néophyte.

Jean-Jacques Millo