Les deux Quatuors pour piano et cordes réunis ici sont des œuvres admirables, d’une grande invention, et pour tout dire d’une radicalité d’écriture qui laisse loin derrière tous ses successeurs. Le Quatuor en sol mineur KV.478 s’annonce comme tragique du fait de sa tonalité et se développe dans une puissance peu commune chez le compositeur autrichien. Le Quatuor en mi bémol majeur KV.493 est quant à lui reconnu comme un aboutissement. Il « est l’un des suprêmes sommets de l’œuvre mozartienne, d’une densité, d’une subtilité et d’une richesse d’invention insurpassables, épuisant les possibilités du genre : avec ou sans Hoffmeister, Mozart a dû se rendre compte que tout était dit dans ce domaine. Et il était moins que tout autre, homme à se répéter ! » Souligne justement Harry Halbreich. Le Mozart Piano Quartet, malgré un jeu brillant, laisse véritablement sur sa faim. On cherchera ici en vain la moindre émotion, le moindre élan spontané. C’est fort dommage pour des partitions colorées, puissantes et profondes à la fois, pour tout dire essentielles.
Jean-Jacques Millo Disponible sur | |
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