Pour son premier enregistrement solo, le moins que l’on puisse dire est que l’altiste Tabea Zimmermann ne choisit pas la facilité. Avec au programme les trois suites pour Alto seul Op.131D de Max Reger et les suites N°1 en sol majeur BWV 1007 et N°2 en ré mineur BWV 1008, pour violoncelle seul de Jean-Sébastien Bach, la jeune artiste nous offre une carte de visite des plus inattendues. « Les suites de Bach, dit-elle, sont des œuvres grandioses, admirables, qui conviennent à merveille à l’alto. Quant aux suites de Reger, elles ont été écrites pour l’alto et sont en revanche rarement jouées en concert. Il s’agit plutôt de pièces d’étude dans le cadre de la formation supérieure. Des compositions extrêmement exigeantes sur le plan technique et musicalement en harmonie parfaite avec les suites de Bach. Reger était très à son aise avec des formes anciennes. Il les a animées d’un second souffle et a donné une tournure romantique à la forme baroque ». Tabea Zimmermann déploie un jeu à la fois profond, sculptural et habité par une ferveur sans emphase. Les couleurs automnales de son instrument (un Vatelot de 1980), envoutent plus qu’elles n’enchantent, et c’est un discours musical d’un humanisme essentiel qui se révèle alors, pour faire de ce chant instrumental le temps suspendu que la musique réclame. Un SACD admirable de bout en bout…
Jean-Jacques Millo Works for Viola
For her first solo recording, the least one can say is that violist Tabea Zimmermann has not chosen easy works. In programming the Three Suites for Solo Viola Op.131D by Max Reger, and the Suites for Solo Cello N°1 in G major BWV 1007 and N°2 in D minor BWV 1008 by Jean-Sebastian Bach, the young artist hands us a most unexpected calling card. “Bach’s suites,” she states, “are grandiose, admirable works that suit the viola to perfection. Insofar as Reger’s suites, they were written for viola and are nevertheless rarely played in concert. They are more like study pieces in the framework of advanced studies. They are extremely demanding compositions on the technical level, and musically in perfect harmony with Bach’s suites. Reger was very much at ease with old forms. He gave them new life, and a romantic twist to the Baroque.” Tabea Zimmermann’s playing is profound, sculptural, and woven with unpretentious zeal. The autumnal colors of her instrument (a 1980 Vatelot) surround rather than charm you, thereby revealing her musical discourse’s basic humanism, which makes this instrumental singing like suspended time, one that the music requires. Here is an admirable SACD from start to finish…
Translation Lawrence Schulman Disponible sur | |
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