Opus Haute Définition e-magazine

L. Leo

L’Alidoro

Maria Ercolano, Maria-Grazia Schiavo, Valentina Varriale, Francesca Russo-Ermolli. Capella della Pietà de'Turchini. Antonio Florio (dir)

Dynamic 35885, Codaex Distribution

2 DVD stéréo

Commedia per musica, sur un livret en trois actes de Gennarantonio Federico, représenté au Teatro dei Fiorentini de Naples, durant l'été 1740. Enregistré au Teatro Municipale R. Valli, L'Alidoro de Leonardo Leo (1694-1744) marque une étape importante dans l’évolution de l’opera buffa. Les personnages ne s’expriment plus seulement en dialecte napolitain mais également en italien (en toscan). C'est le style musical de l’opera seria qui fait son entrée, puisant dans le folklore local. L’intrigue s’articule autour de deux thèmes : le travestissement facilitant la conquête amoureuse et l’agnition (dans la tragédie classique, la reconnaissance d’un personnage après une longue séparation) avec l'inénarrable fils perdu que l'on redécouvre. La mise en scène d’Arturo Cirilio écarte toute reconstitution historique (sauf peut-être les costumes) mais aussi heureusement toute actualisation ou tout modernisme. Les décors sont fort dépouillés, c'est le moins que l'on puisse dire : un décor unique de Massimo Bellando Randone, quelques éclairages découpant parfois les personnages en silhouette, quelques accessoires. Le tout est assez réussi même si cela manque un peu de relief. Ce sont les personnages qui imposent le rythme à toute l'action et ils s'en sortent relativement bien avec des hauts et des bas. A l’exception de quelques défaillances du côté des vents, La Cappella della Pietà dei Turchini se montre équilibrée et fruitée. Cependant la partition ne peut rivaliser avec Mozart malgré une bonne inspiration et contrairement à ce que l'on peut lire ici ou là. Sans être une immense découverte, L'Alidoro reste un opéra agréable à regarder et à écouter, nous permettant d'approfondir nos connaissances des raretés du XVIIIe siècle.

Yannick Rolandeau

Disponible surCodaex
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