Œuvre de jeunesse considérée généralement comme un essai inaccompli, le quatuor à cordes N°1 H 117 de Martinu datant de 1920, comporte pourtant tout un éventail d’influence prometteuses. Cependant, « contrairement à des compositeurs contemporains du XXème siècle, Bartók, Milhaud, Hindemith, Bloch, Schoenberg, Miaskovsky, Chostakovitch, précise Pierre-Emile Barbier dans le texte introductif de l’enregistrement, Martinu n’avait aucune velléité de s’astreindre à la composition d’un cycle pour quatuor à cordes. Seules des circonstances chaque fois différentes ont provoqué la composition des six ouvrages qui s’échelonnent d’octobre 1925 à juin 1947 ». Le quatuor N°3 H 183 de 1929, en trois mouvements, est une pièce brève d’une douzaine de minutes faisant la part belle à l’expérimentation dans laquelle les dissonances sont légions. Le quatuor N°6 H 312 de 1946 en trois mouvements également, transporte sur des hauteurs expressives rares, particulièrement dans l’allegro moderato. Se partageant le programme de ce SACD enregistré en pur DSD, les quatuors Prazak et Zemlinsky offrent la plus belle des palettes sonore, donnant aux couleurs leur juste lumière. Malgré la différence de style des deux formations, cet enregistrement vient compléter admirablement les précédents volets dédiés au compositeur tchèque.

Jean-Jacques Millo