Bis repetita ! Second volet du Ring selon Michael Schulz et Carl St Clair. Nous sommes ici dans les contresens les plus bouffons. La redondance consiste à faire précéder chaque opéra d’un prologue où est racontée une partie de l’histoire. Point faible de cette version, l’incohérence entre texte, action scénique et expression musicale. Cette Walkyrie est l’exemple même où le texte a peu de rapport avec l’action ! Quel intérêt ? Alors que le concept de décalage est là pour permettre au metteur en scène de faire n’importe quoi et en premier lieu de ne pas respecter l’opéra lui-même ! La fameuse chevauchée des Walkyries , par exemple, se déroule dans une chambrée de huit filles, se réveillant et s’amusant à une bataille de polochons (avec aussi un cadavre ensanglanté qui a passé la nuit sur le lit de l’une d’entre elles) ! Quel rapport ? Voilà Harry Potter chez Wagner ! Les personnages pâtissent d’une direction d’acteur inexistante. A ce jeu, les jumeaux (Erin Caves et Kirsten Blanck) s’en sortent mieux. Vocalement, tout ce petit monde s’en sort du mieux qu’il peut… Certains sont même ici où là en délicatesse comme Renatus Mészár dans Wotan ou Hidekazu Tsumaya à la prononciation vacillante. Enfin le chef américain Carl St. Clair est comme dans le précédent DVD Blu-Ray d’une mollesse sans égal. Certes, les décors sont ici plus « sobres » que dans L’Or du Rhin. Ce n’est pas difficile à deviner : l’action se déroule devant un mur blanc (ou quasiment) ! Et pendant 237 minutes excusez du peu !

Yannick Rolandeau

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