Monteverdi écrit L'Orfeo en 1607, considéré comme le premier opéra (après la pièce de théâtre de Peri (Euridice) puis celle en 1600 de Caccini, représentée au mariage d'Henri IV avec Marie de Médicis). Vincenzo de Mantou commanda alors à Claudio Monteverdi un opéra qui éblouisse davantage par sa splendeur et son raffinement. Monteverdi écrivit donc l'Orfeo, sur un livret de Striggio. Nymphes et bergers se réjouissent du mariage du demi-dieu Orphée avec Eurydice. Mais la messagère apporte une funeste nouvelle : Eurydice vient de succomber à la morsure d'un serpent. Orphée est inconsolable ! Sperenza (l'Espérance) conduit Orphée à la porte des Enfers. Orphée cherche à la garder près d'elle mais Sperenza le laisse face à son destin. La première épreuve du demi-dieu est de charmer le passeur du fleuve des Enfers, Caron qui finit par s'assoupir à son chant. Orphée traverse le fleuve. Proserpine, femme de Pluton, dieu des Enfers, intercède auprès de son mari pour qu'il délivre Eurydice. Elle tend à Pluton deux masques correspondant à Orphée et Eurydice. En échange Pluton consent à laisser Orphée et Eurydice retourner sur terre. Toutefois, Orphée ne devra pas se retourner… Voici un bel Orfeo sauf que l'Orphée de Dietrich Henschel est peu crédible dans ce rôle, et même incarne un demi-dieu un peu mou ou guindé et ce avec pas mal de défaillances techniques (duo avec son père Apollon). C’est fort dommage. Les autres chanteurs sont au contraire excellents, surtout la belle et gracieuse Maria-Grazia Schiavo. Les décors de Pier Luigi Pizzi restent acceptables bien qu’un peu froids et l’on aurait aimé plus de générosité et de faste pour un tel opéra. William Christie s’en sort fort bien même si parfois l’ensemble orchestral manque de finesse. Une bonne version à découvrir.

Yannick Rolandeau

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