En 1786, Joseph Haydn reçoit sa première commande d’un prêtre de Cadix en Espagne. « Il s’agissait de fournir une musique orchestrale pour la messe du Vendredi saint qui se déroulait chaque année dans la chapelle Santa Cueva selon un cérémonial bien particulier, précise Christin Heitmann. Les derniers mots du crucifié, tels qu’ils sont rapportés dans les quatre évangiles, étaient au centre de la célébration des « Tres Horas » ». La version pour quatuor à cordes enregistrée ici fut établie dans la foulée de la version originale pour orchestre par Haydn lui-même et publiée en 1787. Le Quatuor de Leipzig, composé de Stefan Arzberger au violon, de Tilman Büning au violon, de Ivo Bauer à l’alto et de Matthias Moosdorf au violoncelle, ne parvient que partiellement à convaincre. Au fil d’un jeu que l’on pourrait qualifier de décousu, l’expressivité d’ensemble peine à trouver son équilibre et le discours musical des sept mouvements lents se fige plus qu’il ne respire. Un Opus 51 en demi-teinte.
Jean-Jacques Millo Disponible sur | |
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