Opus Haute Définition e-magazine

D. Chostakovitch

Symphonie n° 11

Russian National Orchestra, Mikhail Pletnev (direction)

Pentatone 5186 076, Codaex Distribution

Super Audio CD hybride stéréo/multicanal

La bouleversante symphonie n° 11 de Dimitri Chostakovitch relate l’épisode de la révolution avortée de l’année 1905, durant lequel les troupes du Tsar tirèrent sur la foule. En quatre mouvements, respectivement intitulés : « La place du Palais, le 9 janvier, Mémoire éternelle et Le Tocsin », l’œuvre est une sorte de grande arche évoquant à la fois la douleur du peuple russe et la barbarie des représailles. A l’écoute de cette partition, un sentiment d’effroi gagne, peu à peu, l’auditeur pour le laisser pantelant, comme assommé par tant d’images fortes. Car il est vrai que la musique symphonique de Chostakovitch et notamment la symphonie n°11 est une musique terriblement visuelle, non pas une musique de films, mais une musique à la narration visuelle faisant surgir les sentiments humains les plus extrêmes. Malheureusement, dirigeant l’orchestre national Russe lors d’un concert, le chef d’orchestre, compositeur, pianiste, Mickhail Pletnev nous livre une des versions les plus mièvres de cette œuvre. Sans âme, sans émotion, son discours fait un sort à chaque phrasé, occultant respiration et souffle épique. Avec une prise de son médiocre, au bout du compte, le comble est atteint à l’issue de la représentation, où il ne reste rien dans l’oreille de l’auditeur et encore moins dans son cœur. Un beau ratage.

Jean-Jacques Millo

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