Troisième volume d’une intégrale exemplaire des Quatuors à Cordes de Dimitri Chostakovitch par le Mandelring Quartet. Nous y retrouvons le Quatuor N°5 en si bémol majeur Op.92 pour lequel le compositeur russe utilisa une nouvelle fois ses initiales (D-S-C-H), le Quatuor N°7 Op.108 en fa dièse mineur datant de 1960. En trois mouvements, l’œuvre de courte durée fut créée à Leningrad en mai 1960 par le Quatuor Beethoven. Le Quatuor N°9 Op.117, en mi bémol majeur, en cinq mouvements achève le programme de l’enregistrement et confirme l’évidente affinité que les membres du Quatuor Mandelring (Sebastian Schmidt, Nanette Schmidt, Roland Glassl, Bernhard Schmidt) ont avec l’univers si particulier des Quatuors à cordes de Chostakovitch. Dans une prise de son d’une rare beauté, leur jeu se déploie avec plus de douleur susurrée que d’épanchement rageur. Plutôt « Fitzwilliam » que « Borodine ». Et cette expressivité possède l’élégance des épanchements retenus, ceux que l’on ne peut exprimer qu’avec la musique, ceux qui laissent l’âme en errance. Le quatuor Mandelring offre cette palette de couleurs inattendue possédant à la fois la puissance narrative et l’élan musical, l’ombre et la lumière. Une belle réussite à suivre…
Jean-Jacques Millo Disponible sur | |
|