Opus Haute Définition e-magazine

C. Halffter

Lazaro

Jörg Sabrowski, Friedemann Kunder, Julia Henning, Johannes an, Steffen Doberaurer. Philarmonisches Orchester Kiel. Georg Fritzsch (direction)

NEOS 50802, Codaex Distribution

DVD stéréo Dolby / DTS 5.1

Compositeur et chef d'orchestre, Cristobal Halffter est né dans une famille de musicien à Madrid en 1930, où il fait ses études au conservatoire. En 1962, il y est nommé professeur de composition, puis en 1964 il en devient le directeur. Deux ans plus tard il démissionne et se consacre à la composition et à la direction d'orchestre. Entre 1970 et 1978, il enseigne à l'Université de Navarra et à Darmstadt, et préside la section espagnole de la Société Internationale de Musique Contemporaine. Il est membre de plusieurs académies en Europe et docteur honoris causa de l'Université de León en Espagne. En tant que chef, il dirige les plus grands orchestres (Philharmonie de Berlin, Radio de Baden-Baden, Tonhalle de Zurich, National de France, Symphonique de Londres, Suisse romande, festival de Lucerne...). Voilà donc un opéra singulier, assez austère dans sa forme. D’après les textes de Juan Carlos Marset, cet opera raconte l’épisode célèbre de Lazare. Selon l'Évangile de Jean, Lazare était un ami de Jésus, frère de Marthe et de Marie. Ils vivaient à Béthanie un village sur le versant est du Mont des Oliviers. C'est lui que le Christ aurait ressuscité, le faisant sortir de son tombeau. On peut lire ce passage dans l'Évangile de Jean, au chapitre 11. C'est en réfléchissant à l'allégorie de la caverne de Platon dans le Livre VII de La République que Cristóbal Halffter s’est rappelé l'histoire de Lazare sortant de son tombeau. Après Don Quijote, le compositeur s'intéresse à un homme qui voit autrement la réalité. Revenant des morts, Lazare peut aborder la vie autrement, éveillé. La révélation se fait au fond d'un caveau, durant le rêve ! Créé au Théâtre de Kiel le 4 mai 2008, l’opéra est remarquable. La direction d’orchestre de Georg Fritzsch rend toute la fébrilité de la partition et les voix tendues de Julia Henning, Claudia Iten et Jörg Sabrowski (Lazare) sont impressionnantes. La mise en scène d'Alexander Schulin reste cependant trop clinique ce que renforce les décors un peu trop conceptuels ou esthétisants. Très bien filmé en revanche, dans une belle définition, l’opéra manque sans doute d’une petite flamme pour emporter totalement l’adhésion. Cependant, il reste une œuvre à découvrir.

Yannick Rolandeau

Composer and conductor, Cristobal Hallffter was born into a family of musicians in 1930 in Madrid, where he studied at the conservatory. In 1962, he was named professor of composition there, and in 1964 became its director. Two years later he resigned and devoted himself to composition and conducting. Between 1970 and 1978, he taught at the University of Navarra and at Darmstadt, and headed the Spanish section of the Société Internationale de Musique Contemporaine. He is a member of several academies in Europe, and docteur honoris causa at the University of León in Spain. As conductor, he has led the great orchestras (Berlin Philharmonic, Baden-Baden Radio, Tonhalle de Zurich, National de France, London Symphony, Suisse Romande, Lucerne Festival…). Here then is a singular opera, rather austere in its form. Based on texts by Juan Carlos Marset, this opera recounts the famous episode of Lazarus. As stated in the Gospel According to Jean, Lazarus was a friend of Jesus, brother of Martha and Mary. They lived in Bethany, a village on the east side of the Mont des Oliviers. It was he who is said to have been revived by Christ, making him leave his tomb. One can read this passage in the Gospel According to Jean, in Chapter 11. Reflecting on Plato’s allegory of the cave in Book VII of The Republic, Cristóbal Halffter remembered the story of Lazarus leaving his tomb. After Don Quijote, the composer became interested in a man who saw reality differently. Returning from the dead, Lazarus can tackle life differently, awakened. The revelation takes place at the bottom of a cave, during a dream! First performed at the Théâtre de Kiel on May 4, 2008, the opera is remarkable. Georg Fritzsch’s conducting gets across all the tumult of the score, and the taut voices of Julia Henning, Claudia Iten and Jörg Sabrowski (Lazarus) are impressive. Still, Alexander Schulin’s directing is too clinical, which reinforces the sets that reek of conception and estheticism. The opera, although very well filmed with much definition, no doubt lacks that little something extra that would conquor our enthusiasm. Still, this is a work to discover.

Translation Lawrence Schulman

Disponible surCodaex
Visuel