Opus Haute Définition e-magazine

Franz Schubert

Quintette pour Piano D.667. Variations sur “Trockne Blumen” pour Flûte et Piano D.802. Trio pour Piano (Notturno) D.897

Martin Helmchen (piano). Christian Tetzlaff (violon). Antoine Tamestit (alto). Marie-Elisabeth Hecker (violoncelle). Alois Posch (double basse). Aldo Baerten (flûte)

Pentatone PTC 5186 334, Codaex Distribution

Super Audio CD hybride stéréo/multicanal

Le Quintette pour piano et cordes en la majeur « la Truite » Op.114 D.667 fut composé durant les années 1819 et 1820. Cependant jamais Schubert ne l’entendit de son vivant puisque la partition fut créée un an après sa mort, en 1829. Par ailleurs, le titre « La truite » n’est pas de la plume du compositeur. Il fait référence au chant « Die Forelle » que ce dernier composa durant l’année 1816. Mais « l’histoire qui inspira le poème n’a rien de réjouissant, précise Arno Lücker dans son texte de présentation de l’enregistrement. Il s’agit même d’un événement grave et extrêmement déplaisant, en tout cas pour son auteur, Christian Daniel Friedrich Schubart (1739-1791). Ce dernier écrivit ce poème alors qu’il était emprisonné dans la forteresse de Hohenasperg, près de Stuttgart. Le Duc Charles Eugène de Württemberg avait envoyé un de ses agents pour y attirer Schubart (dont le poète avait précédemment été exilé pour ses véhémentes critiques publiques à l’encontre de Charles Eugène), afin de le jeter dans le donjon. C’est là que Schubart écrivit le poème de la truite, symbolisant la perte de sa propre liberté dans la fable de la petite créature, tout d’abord si joyeuse qui est trompée, emprisonnée et privée de son habitat naturel. L’origine du poème de Schubart n’a donc rien ni de la gaité ni de la décontraction d’une histoire pour enfants ». Les Variations « Fleurs séchées » en mi mineur pour flûte et piano Op. post 160 D.802 datant de 1824 résonnent également, en son poème, de façon tragique. Quant au fameux « Notturno » du Trio pour piano en mi bémol majeur Op. post 148 D.897, il est aujourd’hui encore impossible de dater précisément sa composition. C’est donc avec un réel bonheur que nous retrouvons le pianiste Martin Helmchen, accompagné ici par des artistes engagés offrant notamment une vision passionnée, exemplaire du Quintette « La Truite ». Tout en finesse, leur jeu fait vivre et vibrer une partition que l’on croyait à jamais figée. Tout simplement du grand art, dans une prise de son en pur DSD de tout premier plan, pour goûter pleinement les timbres des instruments en présence.

Jean-Jacques Millo

Quintet for Piano D.667. Variations on “Trockne Blumen” for Flute and Piano D.802 Trio for Piano (Notturno) D.897

The Quintet for Piano and Strings in A major “The Trout” Op.114 D.667 was composed between the years 1819 and 1820. Schubert, however, never heard it played because the score was first performed one year after his death in 1829. Moreover, the title “The Trout” is not of the composer’s choosing. It refers to the song “Die Forelle” that he composed in the year 1816. But “the story that inspired the poem is not at all cheerful,” states Arno Lücker in his text presenting the recording. “The story is about an event that is rather serious and extremely unpleasant, at least for its author, Christian Daniel Friedrich Schubart (1739-1791). The latter wrote this poem when he was imprisoned in the Hohenasperg fortress, near Stuttgart. The Duke Charles Eugène de Württemberg had sent one of his agents to attract Schubart (whose poet had earlier been exiled for his vehement public criticism of Charles Eugène), in order to throw him in the donjon. It is here that Schubart wrote the trout poem, which symbolized the loss of his own freedom in the fable of the small creature, at first so joyful, who is then fooled, imprisoned and deprived of his natural habitat. Schubart’s original poem then has none of the gaiety or informality of a children’s story.” The “Dried Flowers” Variations in E minor for Flute and Piano Op. post.160 D.802 from 1824 also strike us, insofar as its poem, as tragic. Regarding the famous “Notturno” of the Trio for Piano in E flat major Op. post.148 D.897, it is still today impossible to precisely date its composition. It is with great pleasure that we once again hear the pianist Martin Helmchen, here accompanied by dedicated artists who offer a passionate vision, exemplary in “The Trout” Quintet. With finesse, their playing brings life to and invigorates a score that has long been frozen in time. Here then is great artistry, in a pure DSD recording of the first order which enables us to fully appreciate the tones of the instruments being played.

Translation Lawrence Schulman

Disponible surCodaex
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