Opus Haute Définition e-magazine

Josef Suk

Asrael

Helsinki Philharmonic Orchestra. Vladimir Ashkenazy (direction)

Ondine ODE 1132.5, Codaex Distribution

Super Audio CD hybride stéréo/multicanal

Le grand œuvre symphonique de Josef Suk, la symphonie « Asrael » pour grand orchestre Op.27, fut créée en 1907 après la tragique disparition de son épouse, Otilia, fille d’Anton Dvorak. Ce dernier étant mort un an auparavant. C’est donc naturellement, si l’on peut dire, comme le souligne André Lischke que : « l’œuvre est traversée par un thème cyclique, celui de la Mort, emprunté à la suite symphonique « Radusz et Mahulena », et qui domine le premier mouvement. L’Andante qui suit est basé sur une citation du Requiem de Dvorak, et exprime la désolation et la peur de la mort. Le Vivace est une page halluciné, diabolique, - véritable danse macabre. Dans le quatrième mouvement, Suk ébauche un portrait d’Otilia, avec un solo de violon. Le finale exprime la lutte de la volonté humaine contre la mort, le refus de la fatalité, - maintenant son défi jusqu’au bout. Les symphonies de Mahler se reflètent dans cette œuvre titanesque, épopée mortuaire dont le langage se situe à l’orée de l’expressionnisme, - et qui constitue le premier volet d’une « tétralogie de sa vie » dont Suk poursuivit l’élaboration avec les poèmes symphoniques « Conte d’été », « Maturation » et « Epilogue » ». Vladimir Ashkenazy et l’Orchestre Philharmonique de Helsinki donnent de l’œuvre de Suk, dans un flot de couleurs remarquablement ciselé, une vision un peu sage, à la passion timide. Cependant, c’est bien vers cette version « moderne » que l’on se tournera désormais, car elle possède des atouts indéniables que l’on ne saurait ignorer.

Jean-Jacques Millo

Disponible surCodaex
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