On aura rarement fait plus vulgaire que cette mise en scène du superbe Enlèvement au sérail de Mozart. Même en Blu-Ray, ça ne passe vraiment pas. Vraiment, le pauvre Mozart, il ne méritait pas tant d’obscénités. A ce titre, voir « l’humeur » de notre confrère Alain Duault intitulé « l’Académisme de la laideur » dans Classica du mois de mai. Ici, on a l’impression du graveleux le plus bas. C’est dire. Si on prend la scène où Constance discute dans le premier acte avec son amant, on reste effaré par le fait que non seulement on se retrouve dans une mise en scène moderniste où les chanteurs et les chanteuses sont habillés comme de nos jours (on commence à avoir l’habitude que, pour cacher le fait que le metteur en scène n’a rien à dire, ce dernier utilise ce truc si actuel), que les décors sont d’une laideur à faire pâlir un vampire devant un crucifix, mais que ces mêmes chanteurs et chanteuses en fassent des tonnes dans leur gestuelle. On se doute bien que les amants aient envie de faire l’amour mais voir Constance tortiller des fesses, ouvrir les jambes pour bien indiquer son envie sexuelle devant un amant qui ouvre des yeux remplis de luxure, on se dit que le metteur en scène a dû trop regarder les films de Max Pecas. On ne saurait expliquer une gestuelle si catastrophique et si vulgaire surtout dans un opéra de Mozart. On ne pouvait imaginer descendre plus bas pour faire « décoincé ». Et tout le reste est du même acabit au point que l’on a du mal à regarder le spectacle en entier. Bref à fuir d’autant que la direction orchestrale est molle. Les interprètes défendent ce qu’ils peuvent dans un tel contexte. Il y a ici Laura Aikin (Constance), Edgaras Montvidas (Belmonte), Kurt Rydl (Osmin), Mojca Erdmann (Blonde), Michael Smallwood (Pedrillo) et Steven Van Watermeulen (Bassa Selim). En guise de suppléments, l’inévitable coulisse et making of et des entretiens avec Laura Aikin, Edgaras Montvidas, Mojca Erdmann, Kurt Rydl, Michael Smallwood.
Yannick Rolandeau Disponible sur | |
|