Cavalleria Rusticana est un opéra en un acte composé par Pietro Mascagni, sur un livret de Giovanni Targioni-Tozzetti et Guido Menasci d’après une nouvelle de Giovanni Verga. Cet opéra a été créé au Teatro Costanzi, à Rome, le 17 mai 1890. L’action se passe le jour de Pâques, sur le parvis de l’église d’un village sicilien, au XIXe siècle. Au retour du service militaire, un homme découvre que sa fiancée a été promise à un autre. La mise en scène ici est assez froide avec ces décors tels du granit ou des congères comme en hiver. Ce n’est pas très emballant quand on voit une telle histoire d’amour se dérouler sous nos yeux. Le Blu-Ray en accentue la froideur ! On se gratte la tête pour comprendre. Les personnages n’ont pas l’air d’être très à l’aise non plus : Vincenzo La Scola est Turiddu, Violeta Urmana est Santuzza, Dragana Jugovic est Lola. Jesus Lopez Cobos ne parvient pas à réchauffer le spectacle enregistré en février 2007. A l’inverse, sublimé par l’image haute définition et un son remarquable, Pagliacci, enregistré lui en mars 2007 est plus réussi et mieux joué même s’il sera difficile d’égaler la version d’Alagna chez DG. Pagliacci (qui signifie « les clowns » en italien) fut créé le 21 mai 1892 au Teatro Dal Verme à Milan. Pagliacci évoque, à travers la vie d'une troupe de commedia dell'arte, la condition des comédiens de théâtre qui doivent en toute circonstance faire bonne figure en scène, quelles que soient les difficultés de leur vie privée, jusqu'au drame... quand la réalité rejoint la fiction... Ce paradoxe est incarné par le fameux air "Ridi Pagliaccio" ("Ris donc, Paillasse"), où le comédien Canio, qui vient de connaître une déception sentimentale, exhorte son propre personnage à paraître joyeux sur scène. Jesus Lopez Cobos semble plus à l’aise et parvient à enflammer la partition. Surtout les interprètes, tels le rôle principal Vladimir Galouzine (ce dernier est assez impressionnant même s’il en fait un peu trop) ou sa compagne Maria Bayo campent des personnages auxquels on croit d’emblée. Les décors sont plus inspirés et se tiennent mieux par rapport à l’action. La captation en vidéo est aussi plus cohérente et sobre. On regrette donc un DVD comme coupé en deux. En suppléments, on trouve des entretiens avec Jesus Lopez Cobos, Giancarla del Monaca, Violeta Urmana entre autres.
Yannick Rolandeau Disponible sur | |
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