Macbeth, opéra tiré de la célèbre tragédie de William Shakespeare (d’après un livret de Francesco Maria Piave) fut représenté pour la première fois en 1847 puis dans une version remaniée en 1865. Tout le monde connaît cette terrible histoire de Macbeth, homme assoiffé de pouvoir, et auquel des sorcières prédisent un avenir funeste puisqu'il commencera par tuer le roi Duncan. Ce qui surprend ici en tout premier lieu sont les décors, fort laids, traduisant un espace mental, censé traduire la catastrophe intérieur de Macbeth. Jetons un oeil sur la notice du DVD : « Il s’agit d’un gros cube conçu Anthony Ward, la métaphore du cerveau dans une semi obscurité, une cellule d’asile aux murs capitonnés, une chambre d’isolement, un élément claustrophobe qui enferme l’individu, seul avec toutes ses peurs. » On est en plein conceptuel mais dit comme cela peut impressionner le quidam. Sur scène, ce n’est qu’une grande tablette de chocolat qui entoure le plus souvent la scène. A plusieurs reprises, ce motif « carré de chocolat » est repris (le sol, la cage entourant la couronne, la couverture de lit, le trône doré d’un mauvais goût ! ) L’interprétation n’arrange pas les choses avec un Carlos Alvarez assez poussif en Macbeth, une Maria Guleghina qui en fait des tonnes dans Lady Macbeth (ah, leurs costumes dorés !), et un Roberto Scandiuzzi plutôt terne dans le rôle de Banco. La direction orchestrale de Bruno Campanella, elle, est franchement sèche, pâteuse, manquant singulièrement de couleurs. Bref, un beau ratage. Yannick Rolandeau |