A l’instar de la symphonie du nouveau monde, le concerto pour violoncelle et orchestre opus 104 est une œuvre célébrissime. Dernière partition américaine du compositeur tchèque, elle fut créée en 1896 dans la capitale anglaise avec Dvorak lui-même au pupitre. Le Trio pour piano, violoncelle et violon n°4 dit « Dumky » fut, quant à lui, composé entre 1890 et 1891. Il est l’expression « d’un état d’âme dont le romantisme des sentiments rejoint provisoirement son origine ethnique ». Ce super Audio CD est une magnifique surprise. Le jeune violoncelliste Jean-Guihen Queyras nous en donne une version d’une rare beauté. Dès les premières mesures, le Rubato qu’il imprime à son discours est au service d’une poésie inspiratrice qui ne va pas le quitter jusqu’au terme de son parcours musical. Queyras explore la partition en véritable poète qui n’aurait pas oublié en route la sensibilité. A ce titre, le second mouvement en est l’illustration parfaite. Il faut dire que l’accompagnement de Jiri Belholavek est d’une rare perfection. Le partage est total, le dialogue animé, inventif, relancé comme jamais. Nous sommes loin de la vision anémique de Maisky dirigé par Zubin Mehta, pour ne citer qu’une version récente en Super Audio CD. Et le Trio pour piano qui suit est de la même facture, avec Isabelle Faust au violon et Alexander Melnikov au piano. Avec une prise de son stéréo ou multicanal lumineuse, aérée, définie comme il le faut, ce disque est, sans hésiter, la référence moderne sur ce support haute définition. Jean-Jacques Millo |