Baldassare Galuppi dit "Il Buranello", est né en 1706 à Burano. Il apprend la musique avec son père qui joue du violon dans de petits orchestres à Venise. En 1722, il fait ses débuts au Théâtre Boegan de Chioggia et à Vicence avec l'opéra. Désespéré, il rencontre Benedetto Marcello qui venait d'apprendre sa mésaventure. Il l'emmène chez son maître le grand compositeur et organiste Antonio Lotti. Après trois ans d’études, Galuppi est engagé en 1726, comme claveciniste et revient à Venise pour la création de l'opéra " Gli odii delusi dal sangue" sous la direction d'Antonio Vivaldi. L'opéra " Dorinda " (1729) est le premier grand succès de Galuppi. Grâce à Michele Grimani, célèbre patricien de Venise et administrateur du Théâtre San Samuele, Galuppi rencontre Goldoni. Ainsi naît l’opéra "Gustave Premier, Roi de Suède". Galuppi est le plus célèbre compositeur de la Sérénissime et devient maître de musique de l'Ospédale des Mendicanti. En 1741, Galuppi part pour Londres et devient le premier compositeur italien dans la capitale britannique. En 1748, il triomphe à Vienne avec " Démétrio " et " Artaserse " sur des livrets du maître de l'opéra séria, Métastase. Galuppi et Goldoni composeront plusieurs opéras joués dans l'Europe entière. Le 9 septembre, le Maestro est à Riga, et en traversant l'Ingrie, il rencontre dans une forêt Giacomo Casanova. Il meurt en 1785. Voilà donc L’Olimpiade, un opéra seria représenté à Milan, au Teatro Regio Ducale, le 26 décembre 1747, pour l'ouverture du Carnaval. Une œuvre à découvrir, plaisante, colorée sur un livret de Métastase. Fort heureusement, Andrea Marcon est à la baguette et s’en sort excellemment par une direction vive et alerte (on connaît ses enregistrements de Vivaldi). Les chanteurs soulèvent par contre moins l’enthousiasme. Roberta Invernizzi (Argene) notamment, a une voix au timbre un peu mince. Si Ruth Rosique est efficace en Aristea et si les autres protagonistes s’en sortent convenablement, c’est Manuela Custer (Megacle) qui se distingue avec brio. Un régal. Dommage que la mise en scène de Dominique Pouiange reste un peu statique dans des décors un peu froids de Francesco Zito. Cependant, restons généreux devant une représentation agréable et bien menée. Une belle rareté donc qui sans égaler les chefs-d’œuvre de son époque, reste d’une haute qualité.
Yannick Rolandeau Disponible sur | |
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