Opus Haute Définition e-magazine

Martin y Soler

Il Burbero di buon cuore

Elena de la Merced, Carlos Chausson, Véronique Gens, Salmir Pirgu. Orquesta Titular del Teatro Real. Christophe Rousset (dir)

Dynamic 33580, Codaex Distribution

2 DVD stéréo / DTS

Enregistré au Teatro Real Madrid, du 14 au 16 novembre 2007, voici un opéra d’après un livret de Lorenzo da Ponte. Vicente Martín y Soler est né en 1754 à Valence et mort en 1806 à Saint-Pétersbourg. Il était un compositeur espagnol d'opéras et de ballets. A son époque, il était comparé à Mozart en tant que compositeur d'opera buffa. Il était surnommé le Mozart valencien. Il étudie la musique à Bologne avec Giovanni Battista Martini et est mieux connu pour les opéras comiques qu'il compose à Vienne avec le librettiste Lorenzo Da Ponte (librettiste de Mozart) : Una cosa rara (1786), Il Burbero di buon cuore (1786 d'après la pièce de Carlo Goldoni), L'Arbore di Diana (1787). En 1777, il voyage à Naples et compose son premier ballet pour le Théâtre de San Carlo. Durant cette période, il travaille avec le chorégraphe Charles Le Picq et compose 4 ballets : La Griselda (1779), Il ratto delle Sabine (1780), La Belle Arsène (1781) et Tamas Kouli-Kan. Il compose 2 ballets mezzocarattere, La Sposa persiana (1778) et Il Barbiere di Siviglia (1781). A Naples il travailla aussi avec le librettiste de la cour à la composition d'opera seria, produisant Ifigenia (1779) et Ipermestra (1780). En 1785, il s'installe à Vienne où il a un grand succès. En 1788, il est invité à la cour russe de Saint-Pétersbourg où il achève les opéras L'Infortuné héros Kosmetovich (1789), Melomania (1790), et Fedul et ses enfants (1791). Durant cette période, il crée deux opéras et compose des ballets. Il meurt à son poste de compositeur de la cour en 1806. Si l’on se doit de redécouvrir Carlo Goldoni comme grand homme de théâtre, Christophe Rousset réussit ici un sans faute au niveau orchestral et il a la chance d’être servi par de bons chanteurs. Le défaut est une fois de plus les décors qui, s’ils ne sont pas aussi cliniques, dénotent un mélangisme entre ancien et moderne plutôt incongru (un chanteur, par exemple, se sert son expresso comme si de rien n’était. Pourquoi un expresso et pas un chocolat ? La mise en scène manque d’élan et mériterait plus de fougue (ce qu’à très bien réussi Giorgio Strehler au théâtre en mettant en scène des pièces de Goldoni comme La Trilogie de la Villégiature) et de vivacité qu’exprime cependant bien la musique de Vicente Martín y Soler. Sans être Mozart auquel on le compare souvent, son opéra reste agréable et enlevé mais aurait mérité une mise en scène plus pétillante.

Yannick Rolandeau

Disponible surCodaex
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