Au début, on croit rêver. Quel intérêt de voir un homme jouer deux suites de Bach, la N°°1 et la N°5 en plein désert ? Evidemment aucun. On a beau trouver les décors beaux, somptueux, mirifiques, tout ce qu’on veut, on se demande si nous assistons à l’illustration de la musique de Bach avec des images du désert ou d’un dépliant touristique agrémenté de la musique de Bach. Nous ne savons pas trop bien. Outre que l’interprétation n’est pas transcendante en soi, on ne comprend pas bien pourquoi une telle initiative a germé dans un quelconque esprit. Surtout que les images restent tout de même conventionnelles. De surcroît, comme si le réalisateur ou le monteur avait eu peur que l’on s’ennuie trop vite, l’on passe d’un endroit à un autre (désert, rochers, montagne etc.) sans coupure musicale avec notre violoncelliste qui continue de jouer comme si de rien n’était. Que de prises il a dû falloir pour arriver à un tel résultat ! A la limite, nous comprenons que l’on puisse faire jouer deux suites de Bach dans le désert s’il en ressort quelque chose de beau, d’essentiel, que sais-je ?, mais le montage ici détruit tout, jouant de la plus totale incohérence avec l’esprit même de cette musique. Nous aurions aimé être réellement surpris par une telle entreprise (certes casse-gueule au départ) qui aurait réussi à renverser nos préjugés, mais définitivement non.
Yannick Rolandeau Disponible sur | |
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