Enfant surdoué à l’intelligence brillante, Felix Mendelssohn offrit à la musique de chambre des pages admirables au nombre desquelles les chefs-d’œuvre ne manquent pas. Avec le Quatuor à Cordes Op.12 en mi bémol le compositeur allemand s’ouvre une nouvelle voie, car auparavant, « la démarche expérimentale de Mendelssohn, souligne Bernard Fournier, s’exprime donc essentiellement par sa référence à Beethoven qui, pour les jeunes compositeurs de l’époque, représentait la modernité. Mais il ne suffisait évidemment pas de « citer » Beethoven ou de se référer à lui, et ce que Mendelssohn a fait procède d’un travail d’intégration dynamique de l’univers beethovénien à son propre style qui va de pair avec une maitrise de l’écriture pour quatuor ainsi qu’avec une conception personnelle de l’architecture ». Le Quintette N°1 pour deux violons, deux altos et violoncelle en la majeur Op.18 fut composé en 1826. En quatre mouvements, il se distingue notamment par un Intermezzo qui remplacera le menuet originel que l’on retrouve par ailleurs sur cet enregistrement. Avec verve, fougue et chaleur les Quatuors Prazak et Zemlinsky, accompagnés pour l’occasion par l’altiste Josef Kluson, nous gratifient d’une vision généreuse et pertinente de cette musique rayonnante. Du grand art tout simplement. Avis aux amateurs…

Jean-Jacques Millo