Georg Philipp Telemann ne composa pas moins d’une centaine de suites pour orchestre durant toute sa période créatrice, soit environ une soixantaine d’années. C’est dire l’entreprise colossale qu’entreprend aujourd’hui, avec ce premier volume, l’ensemble russe Pratum Integrum Orchestra. On le sait, Telemann fut le plus grand compositeur de son temps et, comme l’indique le remarquable Guide de la Musique Baroque paru chez Fayard : « Artiste fécond et esprit indépendant, Telemann contribua de plusieurs façons à combler le fossé entre l’ère baroque et l’ère classique ». Le programme de l’enregistrement qui nous occupe ici propose trois œuvres : la Suite pour orchestre TWV 55d2 pour cordes, basse continue, deux hautbois et basson, la Suite pour orchestre TWV 55 e3 pour deux violons, deux flûtes, deux hautbois, basson, cordes et basse continue, et la Suite pour orchestre TWV 55 h1 pour deux violons, deux hautbois, deux bassons, cordes et basse continue. Pour ce premier volume, le Pratum Integrum déploie une palette de couleurs chaudes et bienvenues. Néanmoins, à l’écoute de ces pages, l’étincelle qui déclencherait l’enthousiasme et l’émotion n’y est pas et c’est en vain que l’on cherchera ici une ferveur communicatrice au cœur d’un discours musical bien trop sage.

Jean-Jacques Millo