« L’œuvre pour orgue de Brahms, nous dit avec pertinence Michel Roubinet, se situe aux deux extrêmes de sa vie ; les deux fois, l’image paternelle de Bach et l’image maternelle-féminine de Clara Schumann se tiennent à l’arrière plan. Au printemps 1856, le jeune Johannes se trouve depuis près de deux ans auprès de Clara à Düsseldorf et tous deux s’initient à l’orgue afin de retrouver l’une des racines les plus lointaines et vivaces de la musique savante allemande. Bach personnifie alors le modèle et le soutien. En 1896 (soit quarante ans plus tard), très affaibli par le cancer qui devait l’emporter quelques mois plus tard, le vieux Johannes compose au retour de l’enterrement de Clara les Onze Préludes de Choral, son Opus Ultimum. Bach reste l’ « éternel retour », l’éternel secours en ces jours de détresse ». Jouant sur l’orgue Maerz de St Rupert de Munich, Anne Horsch déploie une grande finesse de ton offrant aux phrasés une poésie idéale. Malheureusement la prise de son lointaine et quelque peu voilée ne peut offrir une image précise de son travail et l’on reste sur sa faim en tendant l’oreille.
Jean-Jacques Millo Disponible sur | |
|