Représenté au teatro della Scala en 2008, cet opéra fait partie des soixante dix que Gaetano Donizetti a composé ! Donizetti a traité à plusieurs reprises la Renaissance anglaise, en particulier la Cour sous le règne d'Henry VIII et surtout, d'Elisabeth Ier. Ainsi Anna Bolena (1830) et Maria Stuarda (1834), puis Roberto Devereux (1837) composent-ils un cycle lyrique en triptyque, contemporain du "grand opéra" à la française. Les trois ouvrages mettent en scène les mêmes personnages qui sont traités avec une belle acuité psychologique. Marie Stuart, reine d'Ecosse, de France, épouse d'Henri Stuart qu'elle fit assassiner par son amant, échoua face à sa rivale Tudor, Elisabeth Ier, qui la fit décapiter. Le compositeur a choisi la pièce de Schiller, Maria Stuart (Weimar, 1800). Dans l'opéra de Donizetti, Elisabeth feint la froideur vis à vis de l'homme dont elle est éprise: Leicester qui aime sa rivale et prisonnière, Marie Stuart. Le clou de la partition est la confrontation entre les deux reines, à la fin de l'acte I: Elisabeth furieuse décide la mort de sa cousine qui s'est montrée insultante à son égard. Voilà en tout cas une bonne occasion de découvrir cet opéra historique et peu connu. Le tout est solidement campé : l’orchestre est bon, les chanteurs défendent le livret avec vigueur et peu à peu la sauce prend. Personne ne dira qu’il s’agit là d’un opéra exceptionnel mais on peut être largement intéressé par ce répertoire, voire même enrichir sa connaissance. L’éditeur fait ici son travail en offrant des œuvres moins connues au répertoire. Pourquoi faire la fine bouche ?
Yannick Rolandeau Disponible sur | |
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