Opus Haute Définition e-magazine

G. Rossini

Moïse et Pharaon

B. Frittoli, S. Ganassi, I. Abdrazakov, E. Schrott. Orchestra e Coro del Teatro alla Scala, Riccardo Muti (direction)

TDK DVWW-OPMEP, Codaex Distribution

DVD stéréo Dolby / DTS

Rossini a 26 ans à son arrivée à Paris quand il compose Moïse et Pharaon dont le livret est en français (écrit par Luigi Balocchi et Etienne de Jouy). L’œuvre est peu jouée mais il faut dire que le livret est peu subtil et les ressorts dramatiques un peu cousus de fils blancs. Moïse et Pharaon, comme on peut le deviner, aborde le célèbre texte biblique et notamment l’histoire de Moïse jusqu’à ce que le peuple d’Israël traverse la mer rouge et que celle-ci engloutisse ses poursuivants. On a ajouté ici une histoire d’amour un peu tarte entre Anaï, la fille de Marie (la sœur de Moïse) et Aménophis, le fils du pharaon. Certes, la direction d’orchestre de Riccardo Muti est nette et précise mais la partition n’est guère passionnante. On connaîtra un Rossini plus enlevé et moins pâteux. Tout cela est un peu kitsch quand même… L’ombre de Cecil B. de Mille plane sur les décors pas très jolis de Gianni Quaranta. Dans le carton-pâte, on ne pouvait pas faire mieux. Les interprètes masculins sont décevants : Ildar Abdrazakov en Moïse a une diction un peu étrange. Erwin Schrott dans le rôle de Pharaon se défend mais c’est le ténor Giuseppe Filianoti en Aménophis qui est « à côté de la plaque ». Il en fait trop, a des problèmes d’articulation et entre en force. Heureusement, les interprètes féminins sont bien meilleurs notamment Sonia Ganassi dans le rôle de Sinaïde. Elle est excellente tout comme Barbara Frittoli qui incarne la mère de Sinaïde. Bref, les trois heures que dure le spectacle procurent quelques bâillements sans être non plus déshonorants.

Yannick Rolandeau

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