Opus Haute Définition e-magazine

R. Wagner

Tristan et Isolde

Iordanka Derilova, Marek Wojciechowski, Ulf Paulsen, Alexandra Petersamer. Anhaltische Philharmonie Dessau. Golo Berg (dir)

Arthaus Musik 101325 , Intégral Distribution

2 DVD stéréo / DTS

Tristan et Isolde est un opéra en trois actes de Richard Wagner. Cette œuvre, composée entre 1857 et 1859, créée le 10 juin 1865 au Théâtre royal de la Cour de Bavière à Munich, est souvent considérée comme l'un des sommets du théâtre lyrique occidental. Wagner offre un drame qui, fondé sur une idée unique, joue sur une passion d'une telle intensité qu'elle ne peut aboutir qu’à une fin tragique. L'argument est inspiré de la légende celtique de Tristan et Iseut. La Cornouaille tentait de s'affranchir de la suzeraineté du Roi d'Irlande qui avait dépêché une expédition militaire confiée à Morold, fiancé de sa fille Isolde. Armé de l'épée qu'Isolde, instruite de l'art de la magie, avait enduite de poison, Morold franchit la mer. Au cours d'un combat, le neveu du Roi de Cornouailles fut tué par Tristan. Avant de mourir, Morold avait blessé son adversaire, qui sut que seule Isolde disposait de l'antidote contre le poison qui le rongeait. Arrivant comme un naufragé sur les rivages d'Irlande sous le nom de Tantris, Tristan fut recueilli par Isolde qui prit la résolution de se venger de l'homme qui lui avait ravi son amour. Tandis qu'il dormait, Isolde brandit l'épée, s'apprêtant à terrasser Tristan qui s'éveilla : le jeune homme regarda non le glaive qui le menaçait, mais uniquement les yeux d'Isolde qui, bouleversée, lâcha l'arme et soigna son ennemi afin qu’elle n'eût plus jamais à croiser ce regard qui lui avait inspiré la pitié et l'avait détournée de son but. La représentation est assez curieuse et se déroule sur une sorte de petit théâtre avec des décors minimaux, voire minimalistes. On voit aussi, juste derrière, l’orchestre qui joue. L’effet est assez étonnant, parfois déroutant, et l’on reste longtemps sceptique face à un tel dispositif. D’autant que l’orchestre ne parvient pas toujours à nous enivrer et à nous faire oublier une telle mise en scène. Et les chanteurs semblent parfois avoir du mal à nous transmettre cette passion, peut-être gênés par le cadre qui ne leur permet pas de s’exprimer à leur aise. Un DVD pour le moins déroutant et pas toujours convaincant. Evidemment, ce Tristan et Isolde n’a pas le luxe de la mise en scène de Jean-Pierre Ponnelle et de la direction orchestrale de Daniel Baremboim (DG).

Yannick Rolandeau

Disponible surIntegralmusic.fr
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