Avec ce volume comprenant « Ha venido », Canciones para Silvia datant de 1960, « Donde Estas, hermano » de 1982, « Djamila Boupachà » de 1962 et « Quando Stanno Morendo. Diario Polacco N°2 datant de 1982, c’est, en quelques sortes, Luigi Nono le poète que nous découvrons. Celui qui sut observer l’humain et découvrir en lui l’inspiration vivante du sentiment. Celui également des combats politiques et humanistes. Nono écrivait alors en 1960 : « Toutes mes œuvres partent toujours d’une stimulation humaine : un événement, un moment vécu, un texte de notre vie touchent ce qu’il y a d’instinctif en moi, ma conscience, et m’imposent, à moi musicien et être humain, d’en donner un témoignage ». Utilisant notamment des textes de Antonio Machado, Jesus Lopez Pacheco, Cesare Pavese, Czeslaw Milosz, Alexandre Blok, Vélémir Khlebnikov ou encore Boris Pasternak, Nono fonde un langage musical à part entière où chant, poésie et musique ne sont plus qu’une même inspiration. Et comme le souligne avec pertinence Jürg Stenzl dans le texte du livret accompagnant l’enregistrement : « Les occasions qui ont engendré ces témoignages entre 1960 et 1982 peuvent sembler lointaines ; il ne fait pourtant aucun doute qu’elles demeurent actuelles et affligeantes. La richesse et la prégnance des sons avec lesquels le compositeur les a exprimées s’imposent encore aujourd’hui comme un défi immédiat ». A méditer…
Jean-Jacques Millo Disponible sur | |
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