Opus Haute Définition e-magazine

G. Puccini

Madame Butterfly

C. Baker, M. Thompson, C. Keen, R. Stilwell. Netherlands Philharmonic orchestra, Edo de Waart (direction)

Opus Arte OA 0936, Codaex Distribution

DVD stéréo / DTS

Robert Wilson a encore frappé ! Il fallait oser faire une telle mise en scène hiératique avec une telle histoire d’amour, et même difficile histoire d'amour entre un lieutenant de la marine américaine, Pinkerton, et une ancienne geisha nommé Cio-Cio-San (Madame Butterfly). Comme on s’en doute, elle finit mal. Robert Wilson a encore frappé car là, sa mise en scène est grotesque, insupportable, bouffie d’arrogance au point que les personnages font penser à des pantins. Tout est froid, frigide et congelé. Positions des mains maniérées, gestes étudiés, démarches au ralenti et look branché. Les costumes, genre ultra-design, impossibles à porter évidemment, ajoutent encore au ridicule et parfois, ce n’est pas au Japon que l’on pense mais à l’Egypte ! Bref, de ce côté-là, c’est le ridicule achevé, contrariant les élans lyriques des personnages. Là, on a l’impression qu’ils ont tous un manche à balai dans les fesses ! Il y a de quoi plaindre les chanteurs qui s’en sortent fort bien par ailleurs dans une telle mise en scène glacée, froide comme la mort. Cheryl Baker en Madame Butterfly et Martin Thompson en Pinkerton notamment, font semble-t-il des efforts désespérés pour chanter avec passion ce que leur gestuelle et attitudes n’évoquent absolument pas. De même pour la direction d’orchestre d’Edo de Waart. Si vous arrivez à aller au bout de ce monument d’ennui, alors chapeau !

Yannick Rolandeau

Visuel