Opus Haute Définition e-magazine

Ludwig van Beethoven

Concertos pour Piano N° 1 & 3

Ronald Brautigam (piano). Norrköping Symphony Orchestra. Andrew Parrott (direction)

BIS 1692, Codaex Distribution

Super Audio CD hybride stéréo/multicanal

Les Concertos pour piano de Beethoven, au nombre de cinq, et dont le N° 1 en ut majeur Op.15 et le N°3 en ut mineur Op.37 nous sont ici proposés, furent pour le compositeur un creuset poétique indéniable. « Dans le principe concertant qui oppose soliste et orchestre, souligne André Boucourechliev, Beethoven découvre les sources vives d’un dialogue poétique libre qui, tout en préservant la forme traditionnelle du genre, la fait oublier : le concerto beethovénien résonne pur de toute convention formelle. Ses dimensions temporelles et sonores sont, au reste, sensiblement élargies : conception symphonique des développements et des thèmes, de l’orchestre, de l’écriture pianistique elle-même : qui rivalise avec toute la masse sonore en un discours d’égal à égal ». Le chef d’orchestre Andrew Parrott dirigeant le Norrköping Symphony Orchestra, dont la création remonte à l’année 1912, et le pianiste Ronald Brautigam, subjuguent ici (sur piano moderne) par un équilibre idéal traversé par une fibre poétique toute de finesse révélée, qui laisse pantois. L’articulation, les phrasés, la dimension sonore des attaques sont exemplaires de lucidité musicale. Brautigam réussit l’exploit, grâce notamment au choix particulier de mise en place de l’instrument lors de l’enregistrement, de rendre tangible l’émotion de chaque notes. « Après avoir joué ces concertos sur un piano-forte, dit-il, on ne peut éviter d’être influencé par la sonorité différente, l’équilibre et la disposition. Une grande partie des traits par exemple s’entend difficilement quand ils sont joués sur des instruments d’époque et je crois vraiment que le compositeur pensait à de la musique de chambre plutôt qu’à une lutte entre l’orchestre et le soliste. Quand je joue les concertos avec un orchestre moderne et sur un piano moderne, j’essaie de conserver un peu de l’intimité de la musique de chambre ; pour les enregistrements à Norrköping, nous avons choisi de placer le piano, sans couvercle, au milieu de l’orchestre. La disposition ainsi acquise, où les instrumentistes ont un contact beaucoup plus proche avec le pianiste que dans une « disposition de concert » avec le pianiste devant l’orchestre, donc séparé de lui, favorise merveilleusement le dialogue ». Dans une prise de son en multicanal et en stéréo ciselée, ce SACD est un incontournable absolu.

Jean-Jacques Millo

Piano Concertos N°1 & 3

Beethoven's Concertos for Piano, numbering five, of which the N°1 in C major Op.15 and the N°3 in C minor Op.37 here proposed, were undeniably a poetic melting pot. "In the context of the concerto wherein soloist and orchestra play off each other," states André Boucourechliev, "Beethoven discovered the living origins of a free poetic dialogue which, while preserving the traditional form of the genre, allows itself to be forgotten: the Beethovian concerto resounds pure of all formal convention. Its temporal and sonic dimensions are thereby largely enhanced: the symphonic conception of developments and themes, of piano composition itself wherein rivals engage in a discourse of equal to equal." Conductor Andrew Pqrrott directs the Norrköping Symphony Orchestra, created back in 1912, and the pianist Ronald Brautigam here captivate us (on a modern piano) by an ideal balance transversed by a fine poetic fiber that is manifest, and stunning. The articulation, phrasing, sonic dimension of the attacks exemplary of musical lucidity. Brautigam pulls it off thanks to where the instrument was placed during the recording, making each note's emotion tangible. "After having played these concertos on a piano forte", he states, "one cannot but be influenced by the different sound quality, the balance and the setting. A good number of the characteristics, for example, are hard to hear when played on a period instrument, and I truly believe that the composer was thinking about chamber music rather than a batle between orchestra and soloist. This setting, in which the members of the orchestra have a much closer contact with the pianist than in a concert setting where the pianist is in front of the orchestra, thus separated from him, woderfully enhances the dialogue. This SACD, in a finely polished multicanal and stereo recording; is an absolute must.

Translation Lawrence Schulman

Disponible surCodaex
Visuel