Ce fut un grand succès du ballet de l'Opéra de Paris, en particulier pour la chorégraphie flamboyante de Noureev. Cette Cendrillon s'appuie sur la vision décalée du décorateur Petrika Ionesco. Tout est développé en fonction du parallèle judicieux du cinéma et de la danse, où une étoile se rêve star d'Hollywood, grâce à la magie complice de sa fée Marraine, producteur influent. Illusions, illusions… Le ballet de Prokofiev et son sujet de départ développent bien évidemment cette notion du rêve, désir classique de sortir de sa misérable condition, en rentrant dans « l’usine à rêves » comme on l’a appelé, qui en a broyé plus d’une. Fort heureusement, cette nouvelle production réussit son pari, haut la main. Simple, et d'une rare élégance, Agnès Letestu réussit sa Cendrillon. José Martinez (le prince devenu acteur vedette), ni la belle-mère (Stéphane Phavorin) ne déméritent. Les décors citant Hollywood, et où plusieurs chefs d’œuvre du cinéma des comédies de Fred Astair au Metropolis de Fritz Lang, font merveille. Koen Kessels dirige son orchestre avec talent. Bref, une réussite qui mériterait amplement une sortie en DVD Blu-Ray. La genèse du ballet est explicitée dans le documentaire en supplément.

Yannick Rolandeau

Cinderella

This was a major success for the ballet of the Opéra de Paris, and in particular for the flamboyant choreographer that was Noureyev. This Cinderella uses the unconventional vision of designer Petrika Ionesco. Everything here is developed by judiciously paralleling film with dance, where a danser-étoile dreams of becoming a Hollywood star thanks to the abetting hand of her fairy Marraine, who is an influential producer. Illusions, illusions… Prokofiev’s ballet and the original subject obviously develop this notion of dream, the classic desire of getting out of one’s miserable condition by getting into the “dream factory” as it is called, which has devoured many an individual. Quite fortunately, this new production comes through with flying colors. Simple, and with rare elegance, Agnès Letestu pulls off her Cinderella. Neither José Martinez (the prince who becomes a star) nor the step-mother (Stéphane Phavorin) disappoint. The sets alluding to Hollywood — several film masterpieces from Fred Astaire’s comedies to Fritz Lang’s Metropolis — are wonderful. Koen Kessels directs his orchestra with talent. In short, this production is a success which largely merits a release on Blu-Ray. The creation of the ballet is explained in a bonus documentary.

Translation Lawrence Schulman

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