Opus Haute Définition e-magazine

P. I. Tchaïkovsky

Symphonie n° 4. Capriccio Italien

Royal Philharmonic Orchestra, Daniele Gatti (direction)

Harmonia Mundi HMU 807393, Harmonia Mundi Distribution

Super Audio CD hybride stéréo/multicanal

Sous la direction du compositeur, l’œuvre fut créée à Saint-Pétersbourg en novembre 1888. Malgré des difficultés de composition dont il s’ouvrit à sa mécène, la baronne von Meck : « Il me semble que je n’ai plus la facilité d’autrefois, ni une disponibilité permanente du matériau musical », Tchaïkovsky remporta un réel succès auprès du public. Et même si la critique s’acharna sur lui, la quatrième symphonie sut s’imposer avec sa grandeur tragique. « Jamais encore aucune de mes œuvres d’orchestre ne m’avait coûté autant de peine, mais jamais non plus je n’ai ressenti autant d’amour pour aucune de mes compositions ». Malheureusement, disons-le d’emblée, ce n’est pas le cas de Daniele Gatti et du Royal Philharmonic Orchestra qui nous offrent ici une lecture de la quatrième franchement décevante. Avec des phrasés taillés à la serpe au cœur d’un tempo d’ensemble jouant la carte de l’urgence qui tourne à vide, des fins de phrases appuyées avec une lourdeur pachydermique, Danielle Gatti à une vision de l’œuvre qui anéantie l’âme même du propos musical. Quel intérêt alors de publier un tel document quand l’on n’a rien à dire ? Quel intérêt discographique peut-il avoir face à des chefs nettement plus inspirés comme Valery Gergiev ou Neeme Jarvi ? Voilà bien un Super Audio CD peu recommandable…

Jean-Jacques Millo

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