Opéra en trois actes sur un livret de A. Marchi d’après l’Orlando Furioso (1516) de l’Arioste, Alcina fut représenté pour la première fois à Londres en 1735. Avec Ariodante, Alcina est l’autre chef-d’œuvre de Haendel qui fait intervenir un nouveau style dans lequel le ballet fait son apparition. Mais le célèbre compositeur n’eut guère de chance avec ses drames lyriques. Les oratorios avaient alors la faveur du public : « Les opéras, auxquels Haendel avait consacré près de la moitié de sa carrière, n’étaient jamais représentés et les oratorios dramatiques étaient négligés en faveur de ceux dans lesquels le chœur tenait le rôle de principal protagoniste. Vers le milieu du XXème siècle, la musique de Haendel restait honteusement méconnue, à l’exception du Messie », souligne Denis Arnold. La production du label Farao, qui nous occupe ici, est une belle réussite et mérite une attention toute particulière, car elle transmet ce que peu d’enregistrements live ont : la vie de la scène. Comment résister à la ferveur de ce que l’on entend durant près de trois heures ? Comment ne pas être enthousiaste devant une telle énergie ? Chanteurs et orchestre sont au diapason d’une formidable leçon de passion lyrique. Ivor Bolton mène alors ses troupes au cœur d’un véritable feu d’artifices vocal et musical de belle tenue. Dans une prise de son riche et précise, ce coffret SACD possède l’ivresse communicative des lendemains qui chantent… Haendel bien sûr.

Jean-Jacques Millo

An opera in three acts with a libretto by A. Marchi based on the Orlando Furioso (1516) de l’Ariosto, Alcina was first performed in London in 1735. Along with Ariodante, Alcina is Haendel’s other masterpiece which used a new style in which ballet first appeared. But the famous composer can hardly be said to have had any luck with his lyrical dramas. The oratorios were at the time more popular with the public: “The operas, to which Haendel had devoted almost half his career, were never performed and the dramatic oratorios were neglected in favor of those in which the chorus played the role of principal protagonist. Up to the middle of the 20th century, Haendel’s music remained shamefully neglected, all except the Messiah”, notes Denis Arnold. The label Farao’s production heard here is quite successful and merits particular attention, for it captures what few live recordings do: life onstage. How can one resist the fervor one hears during these nearly three hours? How can one not be enthusiastic before so much energy? The singers and orchestra are on the same wavelength in a formidable lesson in lyric passion. Ivor Bolton leads his troops in nothing less than class-act vocal and musical fireworks. In a rich and precise recording, this SACD box-set has the communicative exhilaration of glorious tomorrows…of Haendel of course.

Translation Lawrence Schulman

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