L’incoronazione di Poppea, autrement dit Le couronnement de Poppée relate comme on sait le retour d’Othon, prêteur romain, de la province. Mais ô surprise la maison de sa femme Poppée est gardée par deux soldats qui racontent qu’elle est devenue la maîtresse de Néron, qui, lui, trompe Octavie. Fureur, jalousie, désir de meurtre etc. sont les ingrédients de cet opéra composé en 1620 par Monteverdi sur un livret de Busenello qui a emprunté au XIVe livre des Annales de Tacite les grandes lignes historiques du drame. Mais la aussi, que les décors et les costumes (celui particulièrement de Arnalta) sont laids et froids ! Très conceptuels, précieux, et snobs si j’ose dire. On a l’impression que l’on s’évertue avec un entêtement remarquable à dépouiller un tel opéra de toute vie. Et ce n’est pas l’orchestre baroque de Christophe Rousset qui va lui redonner quelques couleurs. Heureusement, certains personnages, féminins notamment, rallument certains feux comme Brigitte Balleys en Néron (pour respecter la tessiture originale certains rôles d’hommes et de femmes se retrouvent interprétés par des femmes et des hommes), Heidi Grant Murphy en Drusilla ou encore Cynthia Haymon dans le rôle-titre Poppée. Les personnages masculins sont quant à eux nettement plus en recul. La captation vidéo, elle, reste classique et sobre, ce qui est plutôt un bon point. Yannick Rolandeau |