La musique de chambre de Maurice Ravel ne tient pas une grande part dans sa production, mais elle est tout aussi exigeante que ses autres opus, avec notamment une importance capitale liée à la forme. François-René Tranchefort le souligne avec pertinence : « Ravel attache une grande importance à l’équilibre architectural et aux coupes bien proportionnées, - tout en pratiquant assez souvent un principe cyclique très libre ». Le programme de l’enregistrement qui nous occupe ici s’ouvre avec la pièce virtuose « Tzigane » composée en 1924. Puis la Sonate N°2 pour violon et piano en sol majeur dont la composition remonte aux années (1923-27), ainsi que la sonate pour violon et violoncelle en ut majeur, composée à la mémoire de Claude Debussy. S’ajoutent également pièce en forme de Habanera de 1907 et deux mélodies hébraïques (1914-19). Dans une remarquable prise de son, laissant le jeu et les sonorités des trois jeunes artistes s’épanouir, ce SACD est une belle surprise. Le violoniste Kristian Winther possède toutes les qualités requises pour affronter « Tzigane » et cela s’entend dès la première note. A ses côtés, Michelle Wood au violoncelle et Anthony Romaniuk au piano offrent aux sonates un engagement bienvenu. Malgré parfois un manque de légèreté voire de finesse, leur discours musical possède l’équilibre que réclamait le compositeur et porte la marque indéniable de l’inspiration.

Jean-Jacques Millo

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