Enregistré il y a déjà quelques temps, c’est-à-dire en 1984 (on ne nous en dit pas plus), ce concert mérite amplement le détour. C’est le violoniste américain, Louis Krasner, en février 1935, qui avait demandé à Alban Berg de composer un Concerto pour violon. En peu de temps, la partition était prête (le 11 août 1935). Comme on sait, le compositeur mourut cinq mois plus tard d’une septicémie qui ne fut pas soignée à temps. L’œuvre se réfère à un événement dramatique, à la mort de Manon Gropius, fille d’Alma Mahler et de son second mari, l’architecte Walter Gropius, d’une poliomyélite le 22 avril 1935. Le sous titre est « A la mémoire d’un ange ». Le concert est remarquable d’intensité, entre un Colin Davis qui dirige une partition difficile avec une grande tension et un Gidon Kremer concentré à l’extrême et jouant sur un stradivarius de 1734 (nommé « Ex-Baron von Feilitzsch). Œuvre d’une durée assez courte, son interprétation est d’une grande force et à voir les deux visages, celui du chef d’orchestre et celui du soliste, on ne peut en douter. En supplément, un documentaire sur la vie d’Alban Berg, intitulé « The secret life of alban Berg », écrit et dirigé par Kriss Rusmanis. Ce documentaire retrace la vie de Berg d’une étrange manière puisqu’il officie dans sa vie privée (ses maîtresses) au lieu de parler de son œuvre et de sa pertinence.

Yannick Rolandeau

Violin Concerto

Recorded quite a while ago, that is in 1984 (we will say no more), this concert is well-worth listening. It was the American violinist Louis Krasner who, in February 1935, asked Alban Berg to compose a concerto for violin. Shortly after, the score was ready (August 11, 1935). As we know, the composer died five months later of blood poisoning that was not attended to in time. The work refers to a dramatic event, namely the death from polio on April 22, 1935, of Manon Gropius, who was the daughter of Alma Mahler and her second husband, the architect Walter Gropius. The subtitle is “In memory of an angel.” The concert is remarkable in its intensity, between a Colin Davis who conducts a difficult score with much tension and a Gidon Kremer who is extremely concentrated, playing on a 1734 Stradivarius (named “Ex-Baron von Feilitzsch). A rather short work, its interpretation is highly impassioned, as seen in the faces of the conductor and soloist. As a bonus, there is a documentary on Alban Berg’s life, entitled “The Secret Life of Alban Berg”, written and directed by Kriss Rusmanis. This documentary presents Berg’s life in a strange way by digging into his private life (his mistresses) rather than honoring his work and its pertinence.

Translation Lawrence Schulman

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