Tout le monde ou presque connaît l’histoire d’Orphée qui, après la mort de sa fiancée, Eurydice, va aux enfers pour la ramener en vie. Pluton accepte mais demande à ce qu’il ne se retourne pas pour voir sa fiancée au moment de s’en aller et bien sûr, Orphée se retourne… Et Monteverdi (1567-1643) réalisa le premier chef d’œuvre de l’opéra pour ainsi dire. Ce n’est pas rien. Cet enregistrement du 24 février 1997, en 16/9, avec un multicanal équilibré, est très soignée mais trop c’est trop. Les décors de Michael Simon sont froids et les costumes de Jorge Jara semblent sortir de chez Jean-Paul Goude. Quant aux lumières… du bleu, du bleu et du bleu… Tout cela fait clinique ou hiératique, voire précieux s’il on veut et la mise en scène est assez statique. Au pupitre, Stephen Stubbs s’en sort bien, même en jouant le tonnerre avec les percussions. Heureusement, la représentation est sauvée par l’interprétation, notamment John Mark Ainsley jouant Orphée, Brigitte Balleys la Messagère et Mario Luperi le fameux Caronte. Au final, cet Orféo se laisse regarder mais honnêtement, on a envie de fermer les yeux et d’écouter seulement la musique (mais ce n’est pas vraiment le but ici ! ) Fort heureusement, et c’est un point largement positif, la spectateur est très bien filmé. Cela suffit-il à acquérir ce double DVD ? Yannick Rolandeau |