Castor et Pollux est une tragédie lyrique en quatre actes d’après un livret de Pierre-Jospeh Bernard, créée à l'Académie Royale de musique, à Paris, le 24 octobre 1737. Une fois de plus, ce spectacle donné le 18 janvier 2008, au Muziektheater d’Amsterdam, met en scène une théâtralité froide et prétentieuse. On se croirait dans une salle d’art contemporain, rayon Ikéa. Les décors sont laids et sont constitués de cubes et tétraèdres monumentaux avec un immense pentagone qui s'évide en cours d'action. Tout cela est cérébral, hiératique et intellectualisant en diable. Au lieu de faire dans la simplicité, on fait dans l’abscons. Quoiqu’il en soit, le spectacle vaut plus pour la direction d’orchestre de Christophe Rousset et les chanteurs que par la mise en scène de Pierre Audi. Il est dommage qu’une telle mode se targue de faire dans le naturalisme au niveau des instruments et l’interprétation et dans le modernisme le plus avant-gardistes au niveau des décors et des mises en scène, créant un décalage constant. Quoi qu’il en soit, le raffinement inouï de la musique de Rameau s’exprime au niveau de l’orchestre et des voix, ce qui suffit déjà à notre bonheur il est vrai. Voire parfois dans les belles danses. La direction orchestrale de Rousset est dosée et limpide. Les interprètes sont remarquables surtout Anna Maria Panzarella et Véronique Gens. Les interprètes masculins s’en sortent aussi bien tels Finnur Bjarnason (Castor) et Henk Neven. La musicalité naturelle de leur voix force l’admiration.

Yannick Rolandeau

Disponible sur