Les Concerti Grossi de Haendel se déclinent en deux séries. L’opus 3 comportant sept concertos et l’opus 6 en comportant 12. Ces derniers furent composés en 1739 sur une durée d’à peine un mois. « Dus à un compositeur allemand ayant voyagé en Italie et fixé à Londres, souligne le musicologue Marc Vignal, les concerti grossi de Haendel s’inscrivent essentiellement, malgré certains hommages rendus à l’Angleterre, dans la glorieuse lignée d’un Torelli et surtout d’un Corelli, dont les concerti grossi opus 6 avaient paru à Amsterdam en 1714, bien que joués à Rome dès 1682. En Angleterre, l’opus 2 d’Albinoni était paru en 1709, l’opus 3 de Vivaldi en 1714 sans doute, l’opus 6 de Corelli en 1715, et l’opus 3 de Geminiani vers 1732. C’est peut-être John Walsh lui-même, devenu le principal éditeur de Haendel, qui pria ce dernier de prendre place à son tour dans cette étincelante succession ». C’est toujours avec un plaisir renouvelé que nous retrouvons l’ensemble baroque Arte Dei Suonatori. Et disons-le d’emblée, ce qui fait tout le prix de ce remarquable enregistrement c’est avant tout l’approche atypique du discours musical. Voilà bien des Concerti Grossi de Haendel dégageant un parfum de renouveau que ne possède guère nombre de versions antérieures. Sous la direction inspirée de Martin Gester, les musiciens de l’Arte Dei Suonatori enchantent par la précision du détail aussi bien dans l’articulation que dans l’élan des inflexions. Les couleurs sont alors au rendez-vous, au cœur d’une palette gorgée de senteurs uniques. A n’en pas douter, cette interprétation de l’opus 6 de Haendel ne pourra laisser indifférent. Elle pourra en choquer certains ou en enthousiasmer d’autres. Pour nous le choix est fait..
Jean-Jacques Millo Händel’s Concerti Grossi consist of two series. Opus 3 is made up of seven concertos and opus 6 twelve. They were composed in 1739 over a period of less than a month. “Fruit of a German composer who had traveled to Italy and was living in London,” notes musicologist Marc Vignal, “Händel’s Concerti Grossi are essentially, despite respect paid to England, descendants of the glorious line of Torelli and, above all, Corelli, whose concerti grossi opus 6, albeit performed in Rome as early as 1682, were first published in Amsterdam in 1714. In England, Albinoni’s opus 2 was first published in 1709, Vivaldi’s opus 3 no doubt in 1714, Corelli’s opus 6 in 1715, Geminiani’s opus 3 around 1732. It is perhaps John Walsh himself, who had become Händel’s principal publisher, who asked Händel to add his name to this illustrious family.” Listening to the baroque ensemble Arte Dei Suonatori is, as always, a renewed pleasure. And let it be said right off that what makes this remarkable recording well worth the price is, above all, the atypical approach of the musical discourse. Händel’s Concerti Grossi as heard on this recording release a perfume of rebirth, which is hardly the case of countless earlier versions. Under the inspired direction of Martin Gester, the musicians of the Arte Dei Suonatori enchant us by the detailed precision of both their articulation as well as the élan of their inflections. Colors are spread before us part of a palette of unique scents. Let there be no doubt that this interpretation of Händel’s opus 6 will leave no one indifferent. It may shock some, enthuse others. Our choice is clear.
Translation Lawrence Schulman Disponible sur | |
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