L’histoire de Pia de’ Tolomei est celle d’une femme dont Dante fait mention dans le cinquième chant du Purgatoire de sa Divine comédie. Il s’agit de Sapia de’ Tolomei, une jeune aristocrate viennoise mariée à Nello Pannocchieschi della Pietra, un capitaine guelfe qui appartenait à la petite noblesse de la Maremme. Nello aurait jeté sa femme par une fenêtre de son château, soit par jalousie, soit pour pouvoir épouser une autre femme, Margherita Aldobrancheschi, en 1297. L’opéra qu’en tire le compositeur Donizetti n’est visiblement pas très abouti dramaturgiquement tant la structure manque de tension. La représentation donnée en avril 2005 est, pour ainsi dire, sauvée par Patrizia Ciofi dans le rôle-titre. Les autres rôles Dario Schmunck en Ghino, Andrew Schroeder en Nello, Daniel Borowski en Piero notamment sont tout juste corrects. Étranges décors aussi que ces panneaux monochromes ou ces tentures qui montent et descendent avec des lettres inscrites dessus à la verticale ou à l’horizontale… Sont-ce réellement des décors, tellement là aussi, on ne donne pas grand chose à voir ? À quoi servent-ils ? Paolo Arrivabeni, le chef d’orchestre, s’en tire honnêtement sans parvenir à enflammer une partition assez monotone à vrai dire. On reste grandement sur notre faim à défaut de s’être attendu à un chef d’œuvre. Yannick Rolandeau |