Opus Haute Définition e-magazine

G. Puccini

La Rondine

Fiorenza Cedolins, Fernando Portari, Sandra Pastrana, Emmanuele Giannino, Stefano Antonucci. Orchestra and ballet of the Teatro La Fenice. Carlo Rizzi (dir)

Arthaus Musik 101 329, Intégral Distribution

DVD stéréo / DTS

Enregistré en 2008, cet opéra de Puccini est moins connu que d’autres. Sur un livret de Giuseppe Adami, d'après un texte allemand d'Alfred Willner et Heinz Reichert, créé à l'Opéra de Monte Carlo, le 27 mars 1917, La Rondine raconte l’histoire d’un amour impossible entre Ruggero et Magda de Civry, la maîtresse attitrée du riche banquier parisien Rambaldo Fernandez. Lors d’une réception dans la magnifique demeure de Rambaldo, le poète Prunier prédit à Magda qu’elle ira bientôt voler sous d’autres cieux. Ruggero, le fils d’un ami de Rambaldo, arrive de province. On lui conseille d’aller terminer sa première soirée parisienne dans un bal à la mode, chez Bullier. Une fois les invités partis, Magda emprunte des vêtements de sa femme de chambre, Lisette et se rend chez Bullier… Effectivement, vous l’aurez deviné, ça ressemble bien à du Marivaux, version italienne et ensoleillée, ce qui n’est pas déplaisant, surtout que cette apparente légèreté recèle d’autres profondeurs, notamment concernant le désir humain. Du coup, on a du mal à comprendre que cette adaptation de La Rondine se passe à la fin des années 1950 plutôt que sous le second Empire. Elle n’a pour seule excuse, comme le dit le livret du DVD : « Cependant, loin d’affaiblir le message de l’œuvre, ce procédé en souligne au contraire la portée : Tout le monde aspire au bonheur personnel, quelle que soit l’époque. » Certes, mais on se demande bien en quoi ce bonheur personnel est plus compréhensible adapté dans les années cinquante plutôt que sous le Second Empire… Comprenne qui pourra. Il s’agit de faire dans le Moderne, de dépoussiérer en adaptant à n’importe quelle époque tel ou tel chef d’œuvre lyrique. A part cela, l’orchestre et les chanteurs ne manquent de couleurs et de sensualité. Carlo Rizzi s’en tire avec les honneurs avec une partition sans doute plus complexe qu’on l’ a dit, sans être non plus une pièce maîtresse de Puccini. Une curiosité en quelque sorte.

Yannick Rolandeau

Disponible surIntegralmusic.fr
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